La nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité est plus ambitieuse que la précédente. Ses intentions sont louables, mais selon le dernier rapport du Club de Rome, il serait nécessaire, pour faire face à l'effondrement de la biodiversité, de changer complètement notre modèle de développement et d'activer rapidement et simultanément les leviers sociaux, agricoles et énergétiques. Le bilan de la SNB 2011-2022 met en évidence le manque de cohérence de l'action publique et la surabondance de politiques sectorielles. Dans son avis consultatif rendu en octobre 2023, le Comité national de la biodiversité recommande l'adoption d'une approche interministérielle. Comment cette dimension est-elle prise en considération dans la nouvelle SNB ?
La restauration de la biodiversité est un élément important, qui ne doit pas conduire à négliger la protection de l'existant. Reconstruire ce qui a été détruit est coûteux, tant financièrement qu'écologiquement. Pouvez-vous nous indiquer si la question de la sobriété est prise en compte dans cette stratégie ?
Vouloir planter 50 000 kilomètres de haies d'ici 2030 est louable. Mais en parallèle, 23 kilomètres de ces mêmes haies sont arrachés chaque année. Le maintien et la protection des haies existantes sont une priorité. Que prévoyez-vous en la matière ?
Vous proposez par ailleurs de planter un milliard d'arbres durant la décennie. Cette annonce a été critiquée par certains scientifiques et acteurs de la forêt, qui craignent que la vision du Gouvernement ne favorise une sylviculture intensive, incitant aux coupes rases. Les experts sont unanimes : les coupes rases doivent être limitées et il est impératif de soutenir une sylviculture mélangée, à couvert continu, respectueuse de l'environnement et de la biodiversité. Nous devons protéger et régénérer les forêts existantes. Cela constitue d'ailleurs l'objet de la proposition de loi transpartisane pour l'adaptation de la politique forestière au changement climatique, travaillée par les députés de cinq groupes politiques de cette commission. Quel regard portez-vous sur ces préconisations ? Comment la nouvelle SNB prendra-t-elle cela en compte ?