L'effondrement du vivant est une réalité dramatique. Si rien ne change, on estime qu'un million d'espèces auront disparu d'ici la fin de ce siècle. L'humanité ne survivra pas à cette catastrophe. Nous menons collectivement de nombreux combats essentiels et nobles, en faveur des droits de l'homme, de la liberté des peuples, de la justice ; mais aucun n'est plus important que la défense de la vie elle-même.
Madame la ministre, je sais votre attachement à l'éducation des jeunes générations à la nature et à la connaissance des écosystèmes et salue la présence de ces sujets essentiels dans la stratégie nationale pour la biodiversité. Mais l'efficacité d'une telle sensibilisation passe par la valeur de l'exemple : il nous faut montrer la voie à suivre, en commençant sans plus attendre à changer radicalement nos modes de vie et les règles de fonctionnement des collectivités et entreprises. Attaquons-nous de manière claire et opérationnelle à l'artificialisation des sols, aux pollutions et à certaines pratiques monoculturales intensives. La résilience du monde vivant fera le reste et nous paiera en retour.
Le renforcement de l'éducation au développement durable est l'une des mesures clés de cette stratégie. Il nécessitera une modification profonde du socle des enseignements, sachant qu'actuellement un élève de collège n'a droit qu'à une heure et demie hebdomadaire d'enseignement des sciences de la vie et de la terre. Comment donner à la connaissance du vivant la place prioritaire qu'elle mérite ?