Nous accueillons Mme Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la biodiversité, pour une audition consacrée à la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB).
Je vous remercie, madame la ministre, d'avoir répondu favorablement à notre invitation, sur un sujet qui est au cœur de nos préoccupations. Cette commission est en effet très impliquée dans les questions de biodiversité, aussi importantes à ses yeux que celles de l'urgence climatique, auxquelles elles sont étroitement liées.
Les pressions sur la biodiversité vont croissant, ainsi qu'en attestent régulièrement les publications de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Lors de leurs auditions par cette commission, les représentants d'organisations très impliquées dans la défense de la biodiversité, dont l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), les conservatoires d'espaces naturels et les parcs naturels régionaux, nous ont également fait part de leurs inquiétudes à ce sujet.
Je rappelle que notre commission mène par ailleurs, dans le cadre d'une mission d'information, des travaux sur les enjeux liés à la biodiversité et à l'agriculture.
La France est consciente de l'urgence de défendre la biodiversité, comme le montre la position adoptée lors de la COP15 à Montréal. J'ai d'ailleurs eu l'honneur de soutenir dans ce cadre une proposition de résolution qui appelait un engagement fort de la France en faveur de la biodiversité.
Notre pays a un rôle très particulier à jouer dans ce domaine, en raison de la richesse inestimable de ses écosystèmes, notamment dans les territoires ultramarins.
Il importe désormais de traduire dans les actes ces engagements internationaux, en particulier par la protection forte de 30 % des espaces naturels. Il s'agit d'une étape indispensable pour réduire les pressions, restaurer les écosystèmes et engager des changements en profondeur.
Pour ce faire, une stratégie nationale est nécessaire. Elle doit mobiliser l'ensemble des acteurs : l'État bien sûr, mais aussi les territoires qui sont en première ligne dans la mise en œuvre de la politique de préservation de la biodiversité, les entreprises, les associations et les citoyens. La préservation du vivant dans toute sa diversité doit être l'affaire de tous. Cela exige une coopération étroite de l'ensemble des intervenants publics et privés, et soulève la question de la conciliation d'intérêts qui ne sont pas toujours convergents.
Madame la ministre, quelques éléments de la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité ont été livrés en juillet dernier. Nous souhaiterions que vous nous présentiez plus en détail la feuille de route fixée par le Gouvernement pour mener une politique ambitieuse en la matière, ainsi que les moyens qui y seront dédiés.