J'aborde la présente réunion avec circonspection puisque nous débattons de crédits budgétaires actés hier soir, peu avant minuit, par un seizième 49.3 infligé par Mme Borne aux députés et aux Français. Cependant, madame la ministre déléguée, je vous remercie de votre présence.
Puisque vous êtes là, autant vous interroger sur un sujet qui préoccupe les Français, à savoir le paiement des dégâts consécutifs aux émeutes qui ont embrasé le pays cet été. Le 20 juillet dernier, le Gouvernement a indiqué consacrer 94 millions d'euros à la reconstruction de bâtiments détruits par les délinquants. Le 26 octobre dernier, ce montant est passé à 100 millions. Pourtant, dans ce projet de loi de finances, aucune dépense n'est budgétisée. Pourquoi ?
Il y a encore plus grave. Cet été, des hordes de casseurs ont envahi les rues, détruit des bâtiments publics, agressé des maires et saccagé des centres-villes. À Saint-André-de-Cubzac, dans ma circonscription, des racailles ont incendié les locaux du Secours populaire, laissant des bénévoles admirablement dévoués et des bénéficiaires de plus en plus nombreux absolument désemparés. Face à ces drames, quelle a été la réponse du Gouvernement ? L'impunité financière. Cela emportera une conséquence dramatique car l'absence de sanction galvanise le sentiment de toute-puissance des délinquants et légitime l'impression qu'ont les honnêtes gens de passer leur temps à travailler pour payer. Envisagez-vous d'écouter la proposition de bon sens formulée par le Rassemblement national, qui consiste à conditionner le versement d'aides publiques aux collectivités victimes d'émeutes à leur décision de se constituer parties civiles afin de mettre un terme à l'impunité et au laxisme qui crispent notre société ?