Le budget de la défense s'élèvera pour 2024 à 47,2 milliards d'euros. Il respecte l'augmentation de 3,3 milliards d'euros prévus en LPM, ce que nous saluons. Cependant les prévisions concernant l'inflation sont minorées ; certains responsables de programme que nous avons eu l'occasion d'auditionner considèrent même que l'inflation pourrait atteindre 10 % dans certains secteurs. Le risque qu'elle absorbe les effets de l'augmentation du budget est donc réel. Nous avons déposé des amendements afin de mieux la prendre en compte.
Par ailleurs, ce projet de budget est marqué par l'opacité sur certains sujets : les indicateurs de disponibilité des matériels et l'activité des forces armées font désormais l'objet d'une diffusion restreinte. Nous n'y sommes pas favorables, car cela prive la Représentation nationale d'une partie de ses outils permettant de contrôler l'action du Gouvernement. Nous le déplorons.
La contribution de la France à l'Otan est également un sujet épineux puisqu'elle n'est pas présentée visiblement dans le projet annuel de performances. Ce qui frappe le plus dans ce projet de budget, qui se situe dans la continuité de la LPM, c'est finalement l'incohérence et l'absence d'une vision globale sur le long terme. Le PLF 2024 ne contient rien de concret concernant l'après-pétrole, une question qui devrait pourtant être traitée aujourd'hui. Dans le domaine de l'espace, certains défis sont oubliés. Le Gouvernement persiste dans les coopérations franco-allemandes, à travers le système de combat aérien du futur (Scaf) et le MGCS, malgré les problèmes.
Nous ne voterons pas ce budget, comme nous n'avons pas voté en faveur de la LPM.