Quand je dis que la Commission n'est pas politique, je voulais dire qu'elle n'est pas comme un élu local qui s'opposerait à un gouvernement dont il ne partage pas la couleur politique. Par contre, nous sommes totalement dans l'objet politique Europe/non-Europe, qui constitue notre raison d'être. J'assume pleinement ce côté politique.
Par ailleurs, l'inflation a une incidence sur le plan de relance. C'est un instrument de performance dans lequel l'engagement des dépenses dépend du respect d'un contrat. L'impact de l'inflation n'est pas automatique, car l'évaluation des coûts réalisée par l'État membre lui est propre. Il revient ensuite à cet État membre de mettre en œuvre le plan de la manière la plus efficace possible. Plus l'enveloppe est grande, plus il existe une marge et plus l'État peut réaliser des économies ailleurs. Tous les coûts n'augmentent pas de la même manière, il est donc possible de rationaliser – à l'exception des plans dont les infrastructures sont lourdes, comme en Italie ou en Roumanie. Dans l'hypothèse où l'inflation rend impossible la mise en œuvre de la cible, la cadre de révision du plan s'applique. La Commission et les États membres essayent de trouver les solutions les plus efficaces et les plus rationnelles. La cause sous-jacente de cette inflation provient des prix de l'énergie. La Commission cherche à éviter une situation dans laquelle un État membre investirait moins d'efficacité énergétique par faute de moyens.
Concernant l'Italie, chaque nouveau gouvernement annonce un changement radical, puis la Commission entame des discussions qui permettent de trouver un terrain d'entente. Il est nécessaire d'investir dans l'efficacité énergétique, le transport et les énergies renouvelables, quelle que soit la couleur politique d'un gouvernement. Les réformes contenues dans les plans ne concernent pas la réduction du déficit budgétaire, mais porte sur la transition climatique ou l'efficacité dans la dépense publique. Ce sont des domaines qui répondent aux besoins des États membres. Je n'imagine pas un scénario dans lequel un État membre ne mettrait pas en œuvre son plan. L'Italie a besoin de la stabilité macro-économique apportée par la facilité pour le reprise et la résilience. Par ailleurs, l'Italie s'est démarquée par la bonne organisation dont elle a fait preuve dans la mise en œuvre de son plan.