L'articulation entre les conditions relatives à l'état de droit et le plan de relance ne renvoie pas à toutes les questions sur l'état de droit, mais au respect des critères dans la mise en œuvre des financements européens. Il ne s'agit pas de tordre le bras de la Pologne, mais simplement d'encadrer de possibles dérives du pouvoir en place. On ne peut pas donner de l'argent européen si le système judiciaire ne fonctionne pas, parce qu'on n'a pas la garantie que cet argent va être bien utilisé.
Ma première question concerne la fin de la facilité pour la reprise et la résilience en 2026, qui suppose que les financements soient versés auparavant. Avez-vous des tendances ou des inquiétudes pour certains pays ? Est-ce problématique pour la Pologne de ne toujours pas avoir bénéficié de financements jusqu'à aujourd'hui ? Avez-vous des indicateurs qui pourraient nous alerter dès maintenant sur l'existence de blocages ?
Ma deuxième question porte sur la suspicion de nationalisation. Vous avez parlé des réseaux, sans mentionner le réseau électrique. L'Europe manque de réseaux électriques coordonnés, et non pas uniquement interconnectés – les interconnections non-coordonnées pouvant représenter un danger en ne faisant que peu baisser les consommations. Les différents gestionnaires de réseaux ont organisé une coordination à 24 heures. En revanche, la coordination à un cinquantième de seconde, qui est nécessaire, n'existe pas encore. L'argument du risque de renationalisation ne doit pas faire obstacle aux investissements nécessaires. Dans le domaine de l'énergie et en particulier de l'électricité, une Europe forte suppose des investissements et du travail au niveau de l'Union européenne, au lieu d'un travail enraciné dans chaque pays. Cette remarque vaut également pour le ferroviaire. Ce plan est ambitieux mais nécessitera des investissements communs. Je voudrais avoir votre avis à ce sujet.