Tout d'abord, les moyens dédiés à la lutte contre les violences ne sont pas du tout à la hauteur de cette violence. Si le président d'une fédération affirme qu'il veut que certains comportements cessent, ils évolueront. On ne peut se contenter de nommer une femme comme référente pour les questions de violences sexuelles. D'abord un référent ou une référente doit être formé. Écouter la parole d'une victime n'est pas simple tandis que pour cette dernière, se confier est la première étape de la reconstruction. Une personne qui n'est pas interrogée correctement peut se bloquer. Tant que les présidents de fédération n'érigeront pas cette question au rang de priorité, et ne se montreront pas impliqués, nous n'y parviendrons pas. À chaque échelon de la hiérarchie fédérale, beaucoup d'acteurs sont conscients du problème et aimeraient que la situation évolue mais sans volonté incarnée à la tête de la structure, cette évolution est impossible. Cela me donne l'impression d'une mer agitée : si je regarde en dessous de la surface, elle semble sombre et immobile. Nous devons chercher des solutions en profondeur. Elles ne sont pas faciles à trouver mais nous nous pouvons exploiter les liens que nous avons établis à l'international. Si le CNOSF appliquait le texte élaboré par le CIO, nous n'en serions pas là. En lien avec le CIO, le mouvement Safe Sport International se développe partout dans le monde. Son objectif est d'offrir aux athlètes un environnement qui préserve leur intégrité physique et psychologique et favorise leur épanouissement et leur développement. Qu'avons-nous fait pendant trente ans en France dans ce domaine ?