C'est ce que je vous disais tout à l'heure. Nous avons eu plusieurs fois le débat : si la personne mise en cause se retournait contre la fédération, nous aurions accusé quelqu'un à tort. J'ai toujours défendu la position selon laquelle nous devions mettre en place des mesures conservatoires pour protéger les victimes. Quand j'étais à la FFF, je n'avais pas suffisamment d'éléments. La complexité de notre organisation et le fait que nous recevions les informations en dernier recours m'ont probablement conduite à ne pas prendre les décisions que j'aurais dû prendre, en tant que femme et que secrétaire générale. Nous aurions dû prêter davantage attention aux victimes. Dès que je suis arrivée au CNOSF, et à partir du 21, j'ai compris que nous en étions au début des actions que nous pouvions envisager pour protéger l'ensemble de nos licenciés.
La complexité du mouvement sportif, des fédérations et des procédures fait que nous ne connaissons pas exactement les procédures que nous sommes censés appliquer. Il est urgent de formaliser des préconisations afin que les présidents de fédération sachent comment réagir dans une situation donnée. De même pour les membres du comité exécutif. Je vous donne un exemple. Je n'ai pas eu la chance d'être joueuse de football professionnelle et j'ai donc dû travailler en tant que professeure d'EPS tout en étant joueuse internationale. J'ai été confrontée à des révélations de la part d'une élève. Nous savions exactement que nous devions nous adresser directement au chef d'établissement, lequel effectuait le signalement et les gendarmes arrivaient quelques heures ou quelques jours plus tard. Nous n'avons pas de procédures aussi claires au sein des fédérations sportives.