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Intervention de Brigitte Henriques

Réunion du jeudi 5 octobre 2023 à 15h00
Commission d'enquête relative à l'identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif ayant délégation de service public

Brigitte Henriques, ancienne présidente du Comité national olympique et sportif français :

Il a été particulièrement difficile pour moi d'avoir été accusée publiquement, deux jours après mon élection, d'avoir couvert des abus sexuels sur mineurs et d'avoir valorisé M. Fortépaule. J'ai porté plainte pour cyberharcèlement contre M. Molina, tout simplement parce que c'était insupportable – et ça l'est toujours – d'avoir été mise en cause et en doute par rapport à cela. J'ai juré au début de l'audition et je le répète : je n'ai en aucun cas contribué à couvrir des abus sexuels sur mineurs et à valoriser une personne qui a été condamnée par la suite. L'attestation de moralité que j'ai rédigée, en aucun cas je ne l'aurais écrite si j'avais été en connaissance de cause.

Je vous livre ma vision des événements au sein de la FFF mais l'affaire est très complexe. Concernant l'affaire d'Angélique Roujas, les faits remontent à 2003 ou 2004. À l'époque, je n'étais pas à la FFF, je venais d'accoucher de ma deuxième fille. Les faits ont été révélés en 2013 lors d'un rassemblement de l'équipe de France. À l'époque, j'étais cheffe de délégation de l'équipe de France féminine. Je n'ai absolument pas été informée alors que j'étais cheffe de délégation. C'est un autre salarié qui a été informé ; il a fait son devoir en prévenant la direction générale et la direction des ressources humaines. Quelques jours plus tard, la directrice des ressources humaines me trouve dans mon bureau et me dit qu'étant donné que je connaissais les joueuses concernées – je connais Angélique Roujas, avec qui j'ai joué et avec qui j'ai passé mes diplômes – je devais rester complètement à l'écart de l'affaire. J'ai une attestation prouvant mes dires ; je l'ai utilisée dans le cadre des plaintes que j'ai déposées.

Concernant les victimes, il est bien évident qu'elles auraient dû être mieux prises en charge. Le signalement a été effectué. Je sais, par l'intermédiaire de l'avocat de la FFF, que dans certains cas cette dernière se porte aussi partie civile. La complexité de cette fédération, est que l'on retrouve en son sein la LFP – la LFP est autonome financièrement mais juridiquement, elle dépend de la FFF – et la LFA (Ligue du football amateur) qui traite de l'ensemble des quinze mille clubs. Cette dernière n'est pas indépendante financièrement, elle est donc hébergée par la FFF, mais elle est politiquement autonome. Lorsque les faits concernent le football amateur – et c'était le cas pour l'affaire Fortépaule, dans la mesure où il s'agissait d'une ligue régionale – ils sont du ressort de la LFA. Cette dernière pilote l'ensemble des démarches à mettre en place. Le comité exécutif, dont le rôle est de prendre les décisions finales, est informé lorsque tout est terminé.

Dans l'exemple de l'affaire Roujas, nous avons été simplement informés qu'un signalement avait eu lieu et qu'une enquête était en cours. Dans le cas de l'affaire Fortépaule, pour laquelle j'ai également été mise en cause, j'ai appris par la presse que ce monsieur avait été condamné.

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