Ma particularité est que j'ai attaché énormément d'importance à la réussite de mon projet. On m'a rapidement reproché de vouloir aller trop vite, d'être une sportive de haut niveau et de ne pas forcément embarquer les autres avec moi. Comme vous le savez, lors de la mise en place d'un projet politique, on peut avoir affaire à trois types de comportement : ceux qui adhéreront immédiatement au projet et y apporteront de la dynamique, ceux qui suivront et ceux qui voudraient prendre votre place pour appliquer leurs propres idées. Je pense que le changement était tel, à travers le déploiement de ce projet opérationnel dans lequel une de mes caractéristiques a été de ne pas partager toutes les décisions que je prenais, que cela en a dérangé certains. Par exemple, il m'avait été demandé de ne pas choisir, au sein du bureau exécutif, des présidents de fédération qui n'avaient qu'un mandat à leur actif. Or mon seul critère n'était pas l'ancienneté mais la compétence, et j'ai donc choisi beaucoup de présidents et de présidentes qui n'avaient qu'un seul mandat. Voilà qui est constitutif de ce que j'appelle un système. Dès lors que je n'appliquais pas les codes auxquels certains étaient accoutumés, j'ai commencé à en déranger certains. Dans la mesure où la réussite du projet m'importait, j'ai peut-être attaché moins d'importance à ce que l'ensemble de l'écosystème soit satisfait. Certains se sont retrouvés avec une seule représentation au CNOSF au lieu de cinquante auparavant. D'autres ont perdu un avantage en nature, soumis à un vote en assemblée générale. J'ai bien senti que je ne me faisais pas que des amis.