Nous poursuivons trois objectifs dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques. Tout d'abord, nous souhaitons que l'équipe de France ait les meilleurs résultats possibles. Nous accueillons les Jeux olympiques en France et il est primordial que notre équipe nationale paralympique montre un visage conquérant et remonte au classement des nations. Nous avions besoin, pour atteindre cet objectif, d'un effort d'investissement dans la préparation paralympique, qui a fait figure de « parent pauvre » du haut niveau pendant de nombreuses années. Les fédérations sont aujourd'hui bien mieux dotées pour accompagner leurs sportifs de haut niveau. Le monde économique a pris la mesure de la situation et fait en sorte de mieux accompagner et sécuriser la préparation des athlètes. Enfin, des recherches scientifiques portent sur l'amélioration des performances des sportifs de haut niveau. Je ne prétendrai pas que la situation soit idéale aujourd'hui mais elle a considérablement évolué grâce aux Jeux. Pour nous, une équipe de France paralympique qui rayonne à l'occasion des Jeux est une équipe qui devient visible et contribue à faire évoluer la perception du handicap dans notre société. Les Jeux paralympiques sont un très beau levier pour éduquer toute une société et une génération en lui ancrant des souvenirs très positifs, ce qui contribuera à faciliter l'inclusion des personnes en situation de handicap dans la société.
Notre deuxième levier vise à renforcer la pratique sportive des personnes en situation de handicap afin qu'elle ne soit plus marginale. Nous accompagnons et responsabilisons les fédérations à travers des programmes à leur niveau comme au nôtre (dans le cadre des Jeux paralympiques). Nous avons pour objectif de former trois mille nouveaux clubs à l'accueil des personnes en situation de handicap d'ici la fin de la saison 2024-2025. Nous cherchons aussi à faciliter la mise en relation des clubs et des établissements et services médico-sociaux. Divers autres outils visent à accompagner aussi bien les pratiquants dans le choix de sa pratique sportive que les collectivités qui restent les premières financeuses du sport en France. Les collectivités ont la volonté d'agir mais elles ont besoin d'être conseillées et accompagnées, ce que nous essayons de faire grâce aux ressources du Comité paralympique, au niveau national comme à travers notre réseau de référents territoriaux.
Enfin, le troisième levier est à mes yeux le moins abouti : nous souhaitons que les Jeux contribuent à faire changer durablement la place des personnes en situation de handicap dans la société. Je pense tout particulièrement à l'accessibilité. Les Jeux ont permis à énormément de Français de réaliser que les conditions d'accessibilité représentaient une restriction à la liberté des personnes en situation de handicap. Force est de constater que les opérateurs de l'accessibilité sont en mouvement, mais pas suffisamment. Il s'agit donc d'accélérer la démarche et ne pas la laisser s'essouffler après les Jeux. Nous avons laissé passer six ans et même si nous avons constaté une accélération au cours des derniers mois, nous avons un agenda de long terme ambitieux. L'objectif est d'aménager l'espace public (les transports en commun notamment) de telle sorte que les personnes en situation de handicap retrouvent de l'autonomie. Les Jeux paralympiques peuvent nous permettre, comme cela a été le cas pour d'autres pays hôtes, de changer durablement le quotidien des personnes en situation de handicap.