La question des munitions a été largement prise en compte dans la LPM et dans le projet de loi de finances pour 2024. Sur la période de programmation, 16 milliards d'euros ont été programmés, dont 2,6 milliards dédiés aux munitions de l'armée de terre et 1,6 milliard aux munitions non complexes. Cela représente plus de 16 millions de munitions de petit calibre, 300 000 obus de mortier, 3 000 missiles de moyenne portée et 2 000 munitions télé-opérées.
Pour l'armée de terre, les crédits d'équipementd'accompagnement et de cohérence s'établissent à 261 millions en crédits de paiement, soit une hausse de 7 %. Ces 17 millions d'euros supplémentaires serviront à l'acquisition de munitions supplémentaires, pour répondre aux besoins de la haute intensité.
L'année 2023 a été marquée par la livraison de missiles de moyenne portée Mistral et MICA, d'obus de 155 mm, de corps de bombes, de kits de guidage et de munitions de petit calibre. Nous avons entériné la relocalisation de la production de poudre à Bergerac. Les crédits pour 2024 permettront l'acquisition de missiles Hellfire pour l'hélicoptère Tigre, ainsi que de leurres, d'obus de tous calibres et de munitions de petit calibre.
S'agissant du canon Caesar, Nexter a fait porter un effort particulier sur sa production. La cadence de production passe de deux à six par mois, et les délais de livraison de trente à quinze mois. S'agissant des munitions, la capacité de production des sites de La Chapelle-Saint-Ursin, près de Bourges, et des sites italiens augmentera sensiblement. L'objectif est d'augmenter la production d'obus de moitié en 2024 et de les doubler d'ici à 2025. Les capacités de production sont actuellement de 60 000 obus de gros calibre par an. Pour ce faire, l'usine de La Chapelle-Saint-Ursin tourne à plein régime, en trois-huit. Certains détails laissent toutefois planer une petite incertitude, que l'industriel essaie de régler.
Les munitions d'entraînement sont un point d'attention particulier. La création de vingt-et-une sections de mortier de 120 mm dans l'infanterie, dans le cadre de la transformation de l'armée de terre, et l'arrivée du Mepac dans l'artillerie nécessiteront un important effort d'acquisition. Par ailleurs, les possibilités d'entraînement demeurent trop limitées sur certaines munitions complexes et coûteuses, telles que le missile moyenne portée (MMP). Ce constat, qui s'inscrit dans la nécessité d'assurer l'équilibre entre masse et technologie, constitue un argument supplémentaire à l'appui de la démarche de panachage de munitions lancée dans le cadre de la LPM.