Lors de sa visite d'État en Chine en avril 2023, le Président de la République a plaidé en faveur d'une « autonomie stratégique européenne », pour éviter d'entrer dans une logique de blocs qui nous contraindrait à nous adapter au rythme américain et à une éventuelle sur-réaction chinoise. Partisans du non-alignement et de l'indépendance de la France, nous ne pouvons que souscrire à ces propos.
Lors des auditions que j'ai menées, j'ai constaté – sans aller jusqu'à parler d'un tropisme anti-chinois – que la place qu'occupe la Chine dans le Pacifique est particulièrement scrutée par nos forces. On peut donc s'interroger sur l'objectif du renforcement des points d'appui stratégiques, qui n'est pas clairement défini.
Il s'agit, nous dit-on, d'avoir la capacité d'agir dans la zone. Certes, mais pour quoi faire ? Nous pourrions travailler avec les forces armées de certains États de la région dans le cadre de missions humanitaires, notamment pour faire face aux conséquences dramatiques des phénomènes climatiques extrêmes, qui se multiplient, notamment dans les territoires insulaires. Ce terrain de coopération pourrait être exploré pour renforcer la place de la France dans la zone.