Le Président de la République a explicitement exclu Djibouti de sa réflexion sur nos emprises en Afrique, décorrélant Djibouti de l'Afrique de l'Ouest. Néanmoins, il n'est pas interdit de s'interroger sur le dispositif français dans la zone et sur les possibles interactions entre les emprises et les bases.
Djibouti, qui a signé avec la France un accord de coopération dès son indépendance, est un îlot de stabilité dans une région compliquée. Ce pays singulier est stratégique dans un environnement parfois contesté, comportant de grands voisins parfois remuants, tels que l'Érythrée. Cet îlot de stabilité présente un intérêt pour nous comme pour d'autres puissances.
Notre relation est singulière car nous sommes pour Djibouti des pourvoyeurs de souveraineté. Au titre de notre traité de coopération, nous avons une posture de surveillance et de protection dans les domaines aérien et maritime. Les FFDj contribuent à la sécurité de Djibouti en cas d'agression potentielle. L'intérêt que présente la position stratégique de Djibouti réside aussi dans le fait que des câbles de télécommunication y sont atterrés.
Pour la Marine nationale, Djibouti est, avec Oman, un point d'appui majeur dans la région. Pour l'armée de Terre, le pays offre des lieux d'entraînement dans des conditions climatiques difficiles qu'elle ne trouve nulle part ailleurs. En matière de renseignement, le pays est une base pour l'Est de l'Afrique mais aussi pour les détroits et les pays du Golfe.