Tout cela, nul ne sait ce qu'il en adviendra. Des millions de gens ont défilé dans les rues, il y a quelques mois, pour s'opposer à la réforme des retraites : vous l'avez fait passer en force. Lors des élections de juin 2022, des millions de gens ont voté, certains pour la première fois, avec colère, avec résignation, avec espoir, qui ne le feront plus, parce que vous leur enlevez leur voix pour vos petits jeux politiques. Lors du grand débat national, il y a presque cinq ans, des millions de gens avaient exprimé leurs doléances dans des courriers si sincères, si émouvants, qu'ils auraient sans doute fait tache au sein de la pratique du pouvoir prétendument pragmatique et raisonnable qui est la vôtre : vous avez préféré les enfouir dans les archives départementales.
Là sont ceux dont vous niez l'existence, que vous refusez d'écouter, madame la Première ministre ; peut-être que vous vous en fichez, mais ils emplissent nos permanences, nos agendas, nos boîtes aux lettres.