L'article 4 était un peu décalé ; je comprends donc que mes collègues aient considéré que, pour atteindre l'objectif du projet de loi, il ne fallait pas s'y limiter à la VAE des proches aidants – qui, d'ailleurs, n'ont pas nécessairement envie d'exercer un métier du soin. Je suis favorable à ce que l'on reconnaisse les acquis de cette expérience, comme de toute expérience professionnelle, personnelle et même militante.
La question est la forme que prend cette reconnaissance et le cadre dans lequel elle s'insère. Il faut que le dispositif s'intègre vraiment dans une logique de qualification, sous peine de déqualification de certains métiers et de dévalorisation de diplômes – ce que personne ne souhaite, du moins je l'espère. Il est nécessaire d'y réfléchir, ainsi qu'à la manière dont la VAE devient un véritable droit, assorti le cas échéant d'un droit à la formation.
Trois amendements identiques ont été déposés par les trois groupes de la majorité, plus ou moins en liaison avec le Gouvernement : on sent bien que celui-ci souhaite aller dans cette direction. Il n'est pas illégitime que Gouvernement et majorité s'interrogent à ce sujet. Mais considérer, comme vous me l'avez dit, monsieur le rapporteur, que, parce qu'il y a une fenêtre d'opportunité, on y va, ce n'est pas la bonne manière de faire. Si vous avez vraiment envie d'avancer sur cette voie, nous pouvons nous donner quelques mois supplémentaires pour avoir une discussion un peu plus fouillée – et, en disant cela, je ne minimise pas le travail utile et intéressant que vous avez accompli en procédant aux auditions.