Intervention de Mohamed Laqhila

Séance en hémicycle du mercredi 15 novembre 2023 à 21h30
Motion de censure — Reprise de la discussion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMohamed Laqhila :

Cela aurait dû vous satisfaire, chers collègues ! S'il vous faut une autre preuve, la voici : en octobre, les agences de notation Moody's et Fitch ont maintenu la note de la France.

L'histoire nous montre qu'il convient de réduire le déficit public progressivement et graduellement pour éviter de freiner la croissance. En ce sens, l'analyse de la politique économique menée en France entre 2010 et 2014 est riche d'enseignements. En raison de la crise des dettes souveraines, la France avait alors procédé à un rééquilibrage budgétaire extrêmement important, en augmentant considérablement les prélèvements obligatoires pour les entreprises et surtout pour les ménages. Ce faisant, elle avait réduit à néant la timide reprise de l'économie européenne et renforcé la crise, ce qui avait entraîné des conséquences désastreuses pour les finances publiques. Nous ne voulons pas répéter les mêmes erreurs et restons convaincus qu'une trajectoire de réduction des déficits trop brutale, telle que le Sénat l'a proposée, mettrait en péril tous les efforts qui ont permis à notre économie de rebondir rapidement et d'aborder l'avenir avec confiance après les crises successives des dernières années.

Enfin, pour réfuter l'argument selon lequel le texte manquerait d'ambition, je souligne qu'en plus de fixer une trajectoire et de renforcer la crédibilité de la France, cette loi de programmation nous dote de dispositifs adéquats pour contenir l'évolution de la dépense et de la dette publiques. Elle contient ainsi des mesures permettant une évaluation plus poussée, un dispositif de limitation dans le temps des dépenses fiscales et des aides aux entreprises, ou encore une trajectoire claire de baisse des dépenses brunes pour mieux faire face à la dette climatique.

Dans l'affrontement de deux visions contradictoires et foncièrement irréconciliables, un seul point aurait pu faire consensus : la nécessité de la crédibilité financière du pays. Nous la devons aux Français ainsi qu'à nos partenaires européens et pouvions la garantir en adoptant le texte. Il serait inconcevable qu'un pays comme la France ne soit pas en mesure de présenter à ses citoyens une projection de l'avenir de l'utilisation des deniers publics.

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