Je voudrais commencer par féliciter l'ANSES pour ses travaux sur l'exposition à l'amiante, qui ont mis au jour un lien direct avec les cancers du larynx et des ovaires. J'espère que ces conclusions auront des conséquences rapides dans les tableaux de maladies professionnelles, qui n'évoluent plus. De quelle façon aborderez-vous les enjeux de santé au travail ? Il faut prendre davantage en compte ces questions, notamment les risques psycho-sociaux.
Je voudrais aussi vous interroger sur le défi que représente la lutte contre la pollution atmosphérique et, plus particulièrement, sur nos connaissances au sujet des particules ultrafines et de l'effet cocktail. Le besoin de connaissances et d'études épidémiologiques est majeur. C'est le représentant d'un territoire touché par ces enjeux, celui du golfe de Fos, qui vous en parle. Comment mieux répondre à la demande citoyenne ? Il faudrait peut-être mieux territorialiser certaines études, et nous serions d'ailleurs candidats au rôle de territoire pilote en ce qui concerne la pollution atmosphérique.
Comment démocratiser le fonctionnement de l'ANSES ? Vous avez prononcé le mot « confiance ». Celle-ci doit se construire en permanence avec nos institutions et avec la recherche.
Tous ces enjeux réclament une meilleure prévention. Cette dimension semble être mise en avant dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale dont nous sommes saisis, et vous aurez un rôle important à jouer. Il faut changer nos modes de production, de consommation et de vie, ce qui suppose de remettre en cause les intérêts de grands propriétaires. Disposez-vous des moyens suffisants pour mener à bien vos missions ? J'observe que le plafond d'équivalents temps plein a diminué ces derniers temps. Comment faire pour permettre à l'ANSES d'avoir une expertise interne et de maintenir son indépendance ?