Je veux d'abord saluer le rôle des associations départementales de secrétaires de mairie, créées depuis quelques mois, qui ont joué un rôle déterminant dans l'élaboration de cette proposition de loi en sensibilisant les parlementaires. Je salue notamment Sylvie Gibel, qui préside cette association dans le département du Gers.
Ces gardiennes précieuses des coulisses de l'administration communale, qui doivent bien souvent jongler entre les dossiers de subvention, le budget et l'accueil du public, sont incontestablement un rouage essentiel du bon fonctionnement de notre vie locale.
À mesure que les services publics se sont éloignés de la population et que l'État s'est retiré des territoires, le métier a évolué, agrégeant toujours plus de missions. Les secrétaires de mairie sont actuellement une des principales interfaces entre les citoyens et l'administration.
Pour autant, nous constatons à quel point l'engagement des quelque 23 000 secrétaires de mairie que compte le pays ne fait pas l'objet d'une juste rétribution. Alors qu'un tiers d'entre elles doivent partir en retraite d'ici 2023, la crise de vocation à laquelle nous faisons face appelle des mesures fortes.
Si nous saluons les objectifs de cette proposition de loi qui vise à revaloriser la fonction, le changement d'intitulé de poste en secrétaire général de mairie ou la création de voies dérogatoires de promotion interne ne sauraient être suffisants. Or c'est bien sur le volet de la revalorisation indemnitaire et l'accompagnement budgétaire des communes que cette proposition de loi manque cruellement d'ambition.
Nous regrettons que notre initiative soit limitée par l'article 40 de la Constitution et que, par conséquent, seul le Gouvernement soit en mesure de déposer un amendement dans ce sens.
Cette proposition de loi est un petit pas sur le chemin de la reconnaissance de ce métier. Mais quand les secrétaires de mairie recevront-elles une gratification à la hauteur de leur travail ? Il y va de l'attractivité de la fonction et, avec elle, du bon fonctionnement de nos communes.