Croyez-vous vraiment que ceux qui nourrissent l'inflation alimentaire depuis des mois vont s'arrêter maintenant ? J'ai posé cette question lors de l'examen du texte en commission ; je crois que nous avons maintenant notre réponse. Il ne suffit pas de dire que les prix doivent baisser, comme le fait Bruno Le Maire.
Et si les prix augmentent, l'argent est loin de ruisseler jusqu'aux producteurs. Malgré ce que vous voulez nous faire croire, les agriculteurs risquent une nouvelle fois d'être la variable d'ajustement des industriels pour faire baisser leurs prix. La loi Egalim 2 devait assurer la prise en compte des coûts de la production agricole, mais il n'en est rien. Les agriculteurs vous le disent, et vous ne faites rien pour que cette mesure soit respectée.
Rendez-vous compte : alors que la vente à perte est interdite par le code du commerce, vous ne faites rien pour que les agriculteurs soient rémunérés à la hauteur de leur travail ! Les syndicats agricoles dans leur ensemble ne veulent pas de ce projet de loi. Quant aux Jeunes Agriculteurs (JA), ils estiment que ce texte repose sur une analyse hasardeuse du marché et qu'il constitue un risque pour le dispositif construit avec Egalim. Les syndicats agricoles réfutent également l'argument de la diminution des coûts de production. Les derniers chiffres de l'Insee révèlent d'ailleurs une hausse significative des charges pour les agriculteurs. Vous allez donc accélérer la hausse des prix alimentaires.
Les distributeurs le disent, les transformateurs le disent, tous les syndicats agricoles le disent : ce texte n'a aucune utilité.