Ce projet de loi est un texte de stigmatisation et d'infantilisation des personnes privées d'emploi. Il leur imposera une norme affichée de quinze heures d'activité – une activité dont on ne sait rien ou pas grand-chose. Il nie le décalage considérable qui existe en France entre l'offre d'emploi et la demande d'emploi. Il fonctionne selon une logique de forçage ; ce n'est pas là respecter le travail ni les travailleurs. Au bout du compte, la confusion que vous entretenez entre ce qui relève de la protection sociale et ce qui relève de la solidarité nationale constitue une attaque contre les droits acquis par le travail.
Nous nous opposerons donc à ce texte visant à modifier le rôle de Pôle emploi – qui deviendra France Travail et, dans de nombreux cas, France Radiation – et pensons qu'il faut lui préférer une approche bien différente. L'accord que vous avez conclu au Sénat avec Les Républicains – s'agissant de ce texte comme, je le crains, d'autres textes à venir – vous place sur un terrain très glissant. Pour nombre de femmes et d'hommes, les décisions que prend notre assemblée se traduiront par plus de misère et par plus de galère. Nous voterons la motion.