Nous sommes quelques-uns à savoir que, sans nos secrétaires de mairie, nous n'aurions pas pu agir comme nous l'avons fait, au service de l'intérêt général.
Monsieur le ministre, lors de votre récente visite dans le Lot, vous avez pu constater non seulement leurs responsabilités et leur dignité mais aussi leur détermination. Vous avez sûrement, comme moi, retenu autre chose : une loi bavarde ou superficielle ne les trompera pas. Parce qu'elles sont des actrices de terrain, elles se lassent très vite des mots vides et des déclarations sans effets réels.
Elles ne veulent pas vraiment de gestes d'affection, comme un nouveau nom pour habiller leur fonction, même celui de secrétaire général de mairie qui leur est proposé. Ce qu'elles souhaitent vraiment, c'est notamment une évolution de leur cadre d'emploi.
Elles ne veulent pas de l'hypothétique possibilité de voir leur grade et leur salaire évoluer ni de la perspective de longues années avant que ces évolutions interviennent enfin. Non, elles souhaitent légitimement que leur situation change maintenant.
L'État a profité de la facilité consistant à confier aux secrétaires de mairie le soin d'exécuter des missions dont il s'est lui-même déchargé au fil du temps. Notre démocratie a suffisamment compté sur ces femmes et ces hommes engagés pour ne leur promettre aujourd'hui que des petits pas.
Pire que l'inaction, monsieur le ministre, il y a la déception. L'idée que les réformes passent à côté de l'essentiel est un poison lent qui dévitalise toute l'action publique. Aucune désillusion n'est petite. Que la question soit d'ordre régalien ou qu'elle porte sur l'avenir de nos secrétaires de mairie, le poison qu'instille la désillusion est aussi grave. Chacun d'entre nous, dans ses fonctions et ses engagements, doit se garder de faire espérer grand et d'agir petit.
Avec 1 919 postes à pouvoir actuellement et plus de 8 000 d'ici à 2030, le métier de secrétaire de mairie est le plus en tension de la fonction publique territoriale. Pour lui redonner une nouvelle attractivité, il faut traiter de manière approfondie la formation initiale, faire évoluer son cadre d'emploi, porter la rémunération à la hauteur requise. Sans évolution et sans réelle promotion pour toutes les catégories, rien ne changera vraiment.
Enfin, nous n'échapperons pas à la question des moyens alloués par l'État aux communes de France : sans moyens nouveaux, il n'y a pas d'évolution ni de sortie de la précarité possibles.
Sur chacun de ces sujets, la position des députés Les Républicains sera la même : une position déterminée. Il nous faut enrichir un texte que nous considérons comme bienvenu et pour lequel nous souhaitons voter. Il nous faut porter au-devant des Français cette profession, belle et essentielle.
À nos secrétaires de mairie je veux dire notre respect et notre reconnaissance. À vous, chers collègues, et à vous, monsieur le ministre, je veux dire, en conclusion, qu'elles nous regardent et qu'elles attendent beaucoup de nous parce que, depuis des années, nous avons beaucoup attendu d'elles.