Pour le Rassemblement national, quand on acquiert la nationalité française, on est un Français de papier. Vous parlez de 4 millions de naturalisés depuis les années 1980 ; mais, pour remonter encore dans le temps, il est probable qu'assez peu d'entre nous aient une filiation française depuis le XVIIIe siècle. Je fais cette plaisanterie parce que votre propos est grotesque.
Jamais l'acquisition de la nationalité française n'a été aussi strictement contrôlée qu'aujourd'hui. Il y a quelques semaines, j'étais à la sous-préfecture de Libourne pour accueillir les personnes nouvellement naturalisées. J'ai vu leur fierté, je les ai entendues chanter La Marseillaise, j'ai vu comme elles souhaitaient être prises en photo avec le député, le sous-préfet, le maire ; j'ai vu les larmes dans les yeux de certaines qui, ensuite, m'ont confié combien étaient difficiles les contrôles de connaissance de la langue française et de l'histoire de notre pays. Voilà ce que la République souhaite faire : accueillir, tout en étant exigeante, parce que nous avons des valeurs et des principes – je ne suis pas sûr que ce soit votre cas.