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Intervention de Jérôme Rouillaux

Réunion du jeudi 28 septembre 2023 à 11h00
Commission d'enquête relative à l'identification des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif ayant délégation de service public

Jérôme Rouillaux, directeur général du Creps Provence-Alpes Côte d'Azur :

C'est bien l'auteur qui est écarté de l'internat et des entraînements. Dans le même temps, nous accompagnons de près les victimes. Certaines décident de rentrer chez leur famille pendant plusieurs semaines ou mois, voire de quitter définitivement le pôle.

Il faut savoir que les Creps sont de petites structures à dimension humaine, qui créent une forte proximité entre les sportifs et les agents techniques.

Il nous faut avoir un détecteur car il peut arriver qu'on ne l'ait pas. Peu avant mon arrivée au Creps Paca, des sportifs avaient enfreint les règles de l'établissement en se rendant à une soirée. L'entraîneur, qui était présent à l'événement, avait décidé de les exclure du pôle. En tant que direction du Creps, il nous appartient de sensibiliser les entraîneurs à ces problématiques. Ils travaillent dans notre structure tout au long de l'année, et n'ont donc pas toujours la possibilité de suivre des formations dans leur fédération ou à la direction régionale.

Un autre dossier, survenu en 2022, porte sur l'un des formateurs de notre établissement. Ce dernier a fait l'objet d'un signalement de la part d'une stagiaire de formation professionnelle adulte. En présence des formateurs et du groupe, elle a pris la parole pour rapporter les faits subis. L'agresseur présumé était lui-même présent à cette occasion. En entendant la stagiaire, d'autres sportives ont fondu en larmes. On a compris qu'il y avait eu d'autres agissements sur ces jeunes femmes.

Avec mon adjointe et en relation étroite avec la direction des sports, nous avons mis en œuvre tous les moyens à notre disposition. J'ai averti immédiatement ma supérieure hiérarchique, Fabienne Bourdais. Notre première préoccupation était d'éviter absolument un vice de procédure. Comme je le disais, l'une des difficultés dans ce genre de situation est qu'il y a trois procédures quasiment en parallèle. Bien entendu j'ai alerté le procureur de la République, et j'ai découvert qu'il avait lancé une enquête. En outre, j'ai lancé une procédure par le biais du service départemental à la jeunesse, l'engagement et au sport pour vérifier que la personne mise en cause dispose d'une carte professionnelle et stopper le processus si c'est en cours.

Enfin, il m'a fallu diligenter une enquête administrative interne. Il s'agit d'un travail très lourd, à la fois chronophage et psychologiquement éprouvant. J'ai eu à cœur de mener cette démarche de la manière la plus juste possible, en veillant à préserver l'agresseur présumé. Nous avons tenu 35 auditions dans ce cadre et rédigé un rapport, qui a été transmis à la direction des ressources humaines du ministère de l'éducation nationale.

Un conseil de discipline a été convoqué, et une sanction exemplaire de 18 mois de suspension, dont 12 mois avec sursis, a été prononcée.

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