Ce rapport expose le constat suivant : la réalité du déficit extérieur de la France est faussée par la facture énergétique. Cependant, sans entrer dans le détail, nous redisons que les gouvernements d'Emmanuel Macron sont responsables de l'énormité de cette facture par l'adhésion au mécanisme mortifère de l'Arenh. Au passage, cette facture énergétique affaiblit les entreprises et, partant, leur capacité à se maintenir à l'export. Ainsi, 156 milliards d'euros de déficit ont été enregistrés en 2022. Si les projections pour 2023 sont à la stabilisation, relevons que la France demeure la lanterne rouge au classement européen des balances commerciales rapportées au produit intérieur brut (PIB), au second trimestre 2023.
Pour promouvoir le commerce extérieur, les dépenses prévues sont significatives. Sans entrer dans le détail, les efforts consentis en faveur de Bpifrance, Business France et la Team France Export ne doivent pas masquer d'autres acteurs du soutien à l'exportation, comme le réseau international de la direction générale du Trésor, moins connu mais qui jouit d'une expertise qui mériterait des encouragements budgétaires plus importants.
Il existe en outre d'autres acteurs reconnus, qui ont fait leurs preuves. Je pense notamment au réseau des chambres de commerce et d'industrie françaises à l'international (CCI France International). Fort de ses plus de cent ans d'expérience, CCI France International est présente dans quatre-vingt-treize pays. Voilà plusieurs années que ce réseau aspire à recueillir un effort particulier de l'État. En ce sens, nous défendons un amendement pour créer un fonds de soutien au développement du réseau des chambres de commerce et d'industrie françaises à l'international, afin de recruter une quarantaine de volontaires internationaux en administration. Ce mécanisme s'inspire des exemples allemand ou italien qui s'appuient entre autres sur un réseau de véritables « VRP du commerce extérieur », tant en prospection qu'en représentation. Le plan Osez l'export a le mérite d'exister et d'afficher une volonté de soutenir les PME-ETI. Il faudra en mener le bilan dès l'année prochaine, notamment quant à la création et au déploiement du volontariat territorial à l'export et du volontariat international en entreprise.
L'an passé, Monsieur le rapporteur, vous aviez placé la focale sur l'aéronautique et sa part dans le commerce extérieur français. Vous avez choisi cette année les vins et spiritueux, filière d'excellence française. Nous constatons que sa part et ses performances sont elles aussi en trompe-l'œil. En effet, si les vins de grande qualité connaissent de bons résultats, ceux d'entrée et de moyenne gamme enregistrent des baisses inquiétantes.
En conclusion, cette mission budgétaire nous semble dotée de manière imparfaite. Compte tenu de la situation géopolitique mondiale, nous nous inquiétons de changements en cours, notamment les redéfinitions monétaires, commerciales et douanières à venir sur le commerce extérieur. Nous sommes circonspects quant à la cohérence d'ensemble des politiques économiques de ce Gouvernement qui, rappelons-le, plombe par ses choix énergétiques l'équilibre de nombreuses entreprises de taille moyenne et intermédiaire, quelles que soient les filières, et notamment la filière agricole.