La Polynésie constitue un bon exemple, compte tenu de l'étendue du territoire concerné. Comme je l'ai déjà indiqué, l'adaptation des carburants doit se réaliser selon les spécificités des territoires et des modes de transport. J'ai en outre mentionné les risques de distorsion de concurrence concernant la taxe carbone, laquelle doit punir les « mauvais élèves » de la décarbonation du carburant maritime.
La taxe pourrait être prélevée et redistribuée par l'OMI, afin de favoriser la décarbonation, la mutation et la construction de nouveaux navires, la recherche et le développement. Je pense par exemple à Canopée, le voilier-cargo conçu pour transporter les éléments de la fusée Ariane entre l'Europe et la Guyane.
Les acteurs concernés sont très nombreux – nous avons d'ailleurs produit un schéma d'ensemble dans notre rapport – et il faudra s'assurer d'une bonne coordination entre eux, tâche qui incombe à l'État stratège. Malheureusement, il subsiste encore aujourd'hui un décalage entre l'ambition politique affichée et les moyens qui y sont consacrés. La création de l'Institut français pour la décarbonation Meet 2050, dont la vocation est de regrouper l'ensemble des acteurs du secteur maritime, participe néanmoins de ce mouvement en direction de la décarbonation maritime.