Le rapport sur la décarbonation du carburant maritime illustre la nécessité de modifier notre approche, notre philosophie, c'est-à-dire vivre différemment. Il ne s'agit pas de prôner la décroissance mais notre modèle actuel ne permet pas d'atteindre nos objectifs, même si nous essayons de le rendre plus vert. À titre d'exemple, pour produire de l'hydrogène, il est nécessaire de passer par l'électrolyse, laquelle nécessite à son tour de l'électricité. À l'heure actuelle, il existe 245 réacteurs nucléaires dans le monde. Si nous voulions passer au « tout électrique », il faudrait 600 réacteurs nucléaires de plus. Par conséquent, en plus du verdissement, nous devons nous habituer et habituer nos enfants à vivre différemment, à modifier notre relation à l'énergie et aux déplacements, notamment en privilégiant le transport ferroviaire.
La taxe carbone suscite également des débats et il serait souhaitable de s'inspirer de l'accord passé en juillet sous l'égide de l'OMI concernant l'évolution des règles maritimes et internationales. Il faut à tout prix éviter des distorsions de concurrence entre, d'une part, les pays qui s'engageraient dans cette taxe carbone et la transformation du modèle énergétique de leur économie et, d'autre part, ceux qui s'en affranchiraient. Les premiers se retrouveraient ainsi handicapés face aux seconds. Pour le moment, sur le plan international, l'ambition n'est pas très élevée mais il convient de réunir le plus grand nombre de pays autour d'un consensus, avant de progresser vers des règles plus contraignantes.