Intervention de Michèle Tabarot

Réunion du mercredi 25 octobre 2023 à 9h05
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Tabarot :

Je remercie le rapporteur pour son travail très intéressant sur la maîtrise des armements. S'agissant maintenant des crédits de la mission Défense, conformément à la LPM, leur hausse sera de 3,3 milliards d'euros en 2024. C'est une première satisfaction, puisque je rappelle qu'elle aurait dû être de 3,1 milliards d'euros. Nous avons obtenu des marges plus importantes grâce à notre engagement à l'Assemblée nationale, au Sénat puis en commission mixte paritaire (CMP). Nous nous en réjouissons, même si nous aurions souhaité une montée en charge plus rapide. Les livraisons d'équipements annoncées, parmi lesquelles les treize Rafale, le sous-marin nucléaire, la frégate de défense et d'intervention (FDI) et les douze canons Caesar, constituent un autre motif de satisfaction. Par ailleurs, sous l'impulsion du ministère des armées, notre base industrielle et technologique de défense (BITD) augmente ses capacités de production pour reconstituer son stock.

Ces points positifs ne nous font pas oublier que ce budget doit aussi traduire l'engagement de la France face aux menaces qui pèsent sur notre sécurité. Il est inquiétant de constater que la France n'atteindra pas cette année l'objectif des 2 % du produit intérieur brut (PIB) consacré à la défense alors que onze pays de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) y parviennent désormais et que ce taux est considéré aujourd'hui comme un plancher et non un plafond. Les Opex, dont les crédits sont en baisse de 30 %, constituent une autre source d'inquiétude. Le désengagement du Sahel peut l'expliquer mais il n'est pas possible d'ignorer ce qui se passe ailleurs dans le monde, notamment au Proche-Orient, alors que le chef de l'État vient d'appeler à une coalition contre le Hamas ; nos casques bleus au Liban seraient en première ligne en cas d'élargissement de ce conflit et nous devons donc prévoir les moyens de faire face à ce risque. Les sujets sont nombreux ; je pourrais évoquer l'évolution des effectifs, l'inflation, les difficultés des projets MGCS et Système de combat aérien du futur (SCAF).

Pour terminer, je voudrais aborder le fonds de soutien à l'Ukraine, dont les 200 millions d'euros seraient consommés. Conformément à la LPM, ce fonds n'apparaît plus dans le budget de la défense. Pour autant, nous devons nous poser la question de sa relance et de son financement. Nous espérons que le ministre pourra nous rassurer rapidement à ce sujet.

Ces observations étant faites, le groupe LR dit sa satisfaction de voir l'évolution positive des crédits de la défense. Même si nous appelons à amplifier les efforts, nous voterons les crédits de cette mission dans la continuité du soutien apporté à la LPM.

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