Vous avez raison, l'armée éprouve aujourd'hui de grandes difficultés à fidéliser ses militaires. Ces difficultés concernent en réalité l'ensemble de la fonction publique. L'armée travaille à la fidélisation de son personnel, que ce soit par des augmentations de salaire pour certaines catégories de militaires ou par des campagnes publicitaires mais cela reste laborieux, comme en attestent les démissions de gendarmes et de militaires. C'est la raison pour laquelle l'objectif de 700 recrutements en 2024 n'est pas respecté. Peut-être est-ce lié aux conditions des militaires, à un état d'esprit qui serait en décalage avec la société aujourd'hui, notamment le fait de devoir déménager, de recevoir des ordres… Pour certains, ces conditions peuvent paraître difficiles. Vous avez également raison de souligner que les crédits qui devraient être alloués à la rénovation des logements sont insuffisants, ce qui est problématique pour les militaires. Les familles de militaires rencontrent des difficultés à se loger, notamment en région parisienne.
Enfin, pour ce qui est des missions Lynx et Aigle, elles ne sont pas considérées comme des Opex et je crois que, aujourd'hui, nous ne connaissons toujours pas les raisons de cet état de fait, bien que nous ayons posé plusieurs fois la question au cours de nos auditions. Cette situation paraît assez injuste pour les militaires envoyés en Roumanie ou en Estonie, qui partent plusieurs mois et ne sont pas considérés comme en Opex, ce qui a des conséquences sur leur rémunération et leurs cotisations retraite notamment.