Intervention de Élise Leboucher

Réunion du mercredi 25 octobre 2023 à 9h05
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlise Leboucher :

L'examen de la mission Défense s'inscrit dans un cadre particulier. Le Parlement s'est prononcé sur la LPM 2024-2030 en juin dernier. Ce texte, présenté de manière précipitée, avant la fin de l'exercice de la LPM 2018-2025, manquait de vision politique à long terme et n'anticipait pas les immenses enjeux sécuritaires, climatiques et financiers. En ce qui concerne les crédits budgétaires pour le PLF 2024, notre groupe salue la hausse globale du budget de la mission Défense, laquelle risque cependant d'être réduite à néant du fait d'une inflation pouvant atteindre jusqu'à 10 % dans certains secteurs. À l'occasion des débats sur la LPM 2024-2030, notre groupe avait ainsi alerté le Gouvernement sur la sincérité de son budget face au poids de l'inflation.

Sur le plan social, notre groupe demande plus de précisions sur le contenu des mesures catégorielles visant à renforcer l'attractivité auprès des publics cibles et leur fidélisation, ainsi que sur la pérennisation de ces mesures.

Enfin, des questions subsistent sur la capacité du ministère à remplir ses contrats en matière de politique immobilière et de rénovation des bâtiments, compte tenu de la baisse de 118 millions d'euros des autorisations d'engagement en la matière. Des alertes subsistent par ailleurs autour de certains programmes et de leur exécution. C'est notamment le cas du programme franco-allemand Main Ground Combat System (MGCS) ou « char du futur ».

Depuis six ans, ce projet patine avec un dernier revers en septembre, lorsque Berlin s'est engagé dans le programme européen Future Main Battle Tank (FMBT), sans implication de la France. Les crédits de paiement prévus pour le MGCS, qui s'élèvent seulement à 98 418 euros pour 2024, semblent également refléter la frilosité du Gouvernement à trop investir dans un programme qui paraît voué à l'échec et qui fait peser des menaces sur nos capacités industrielles.

Le dernier point à clarifier concerne les missions Aigle et Lynx, traitées comme des missions opérationnelles et ne bénéficiant à ce titre d'aucun encadrement juridique clair à l'inverse des opérations extérieures (Opex) ; ces missions n'ont ainsi fait l'objet d'aucun vote du Parlement ces deux dernières années. Il convient pourtant de noter qu'elles sont financées par des surcoûts liés aux Opex. Il sera donc essentiel que la représentation nationale clarifie le cadre juridique de ces missions ainsi que leurs moyens de financement. Dans la même logique que celle qui a prévalu pour la LPM, le groupe LFI votera contre ces crédits.

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