Intervention de Kévin Pfeffer

Réunion du mercredi 25 octobre 2023 à 9h05
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKévin Pfeffer :

Le Rassemblement national a soutenu la LPM 2024-2030, même si nous contestions, d'une part, son calendrier qui reporte la majeure partie des efforts budgétaires à l'après-2027 et, d'autre part, certaines de ses orientations. Nous attendions sa traduction dans la mission Défense du PLF 2024. L'augmentation de 3,3 milliards d'euros, bien qu'insuffisante pour répondre à tous les enjeux, est conforme aux prévisions. Cette bouffée d'oxygène financière permettra d'engager une transformation de nos armées mais ne leur offrira pas toutes les garanties nécessaires à leur réussite, tant les ruptures de capacités ont été importantes ces trente dernières années et tant les défis à relever sont inédits et nombreux, d'autant que nous observons, particulièrement depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, un délitement de notre diplomatie, un délitement du rôle que la France devrait jouer au regard de ses liens historiques et stratégiques, un effacement de la voix française autrefois non alignée et un affaiblissement de sa force armée souveraine. Ce qui s'apparente de plus en plus à un sectarisme diplomatique, dénoncé à maintes reprises par notre présidente, Marine Le Pen, fait peser un danger croissant sur les Français à mesure que s'allonge la liste de ceux avec lesquels nous ne parlons plus.

Cette perte d'influence de la France dans le monde se traduit par un alignement de plus en plus fréquent sur les seules positions des États-Unis – alignement qui contribue à l'instauration d'un trilogue entre États-Unis, Chine et Russie, qui mènent tous une course à l'armement avec des répercussions directes sur la sécurité et la stabilité du monde. Nous ne devons fermer les yeux ni sur le développement rapide et hors de tout traité de la puissance nucléaire chinoise qui renforce son arsenal, ni sur le risque de prolifération nucléaire toujours présent en Iran. Cette course aux armements s'accentue alors même que les accords historiques visant à les maîtriser semblent affaiblis, voire obsolètes, et que la Russie et les États-Unis se sont retirés récemment de différents traités, remettant ainsi en cause leur efficacité.

Ainsi que vous l'avez souligné, Monsieur le rapporteur, la maîtrise des armements semble donc être un enjeu d'avenir pour préserver la voix de la France et la sécurité du monde. Selon vous et d'après vos auditions, notre nation se donne-t-elle véritablement les moyens diplomatiques d'en définir les nouveaux contours et de peser dans cette course que nos concurrents alimentent à coups de centaines de milliards d'euros ?

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