La commission des finances a en effet voté un amendement transpartisan que nous avions déposé avec le président Marleix. Il ne visait pas à nationaliser la totalité d'Atos, mais seulement les activités dites de souveraineté, à savoir les branches Atos-BDS – les activités de cybersécurité – et Atos Worldgrid, qui gère notamment le logiciel de nos compteurs Linky et le dispositif de stockage de certaines données de santé.
Cet amendement a été adopté en l'absence du Gouvernement, qui n'a pas eu l'occasion de réagir à l'opération en cours. Depuis lors, une offre publique d'achat (OPA) sur le groupe Atos a été effectuée par le groupe Onepoint. Nous n'avons pas, là encore, entendu de réaction de la part du Gouvernement. Compte tenu des enjeux importants et des inquiétudes transpartisanes exprimées à l'égard des activités souveraines d'Atos, nous avons besoin de plus d'informations de votre part.
Nous ne sommes pas partisans de la nationalisation à tout prix de ces activités de souveraineté, notamment dans l'hypothèse où un repreneur français nous serait présenté ; mais dans le cas présent, nous ne le voyons pas arriver. Nous assistons au contraire avec une grande inquiétude à la chute du cours de l'action d'Atos, nous faisant craindre une OPA susceptible d'être faite à n'importe quel moment.
Rendez-vous compte : le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (BAAIDA) d'Atos s'élève à 900 millions d'euros et sa capitalisation à 500 millions. Le groupe est donc sous-valorisé en bourse et n'importe qui pourrait faire une OPA et en devenir propriétaire.