C'est exact, Madame Bourouaha, 13 millions de Français déclarent rencontrer des difficultés d'accès aux services numériques. C'est le Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui avait évoqué ce chiffre en 2020. Vous avez bien détaillé les aspects du problème : accès au réseau internet, équipement, maîtrise des outils. Dans ces 13 millions de Français figurent des personnes âgées, mais aussi des jeunes, pourtant très à l'aise avec les réseaux sociaux ou les jeux vidéo. Certains d'entre eux ne savent pas envoyer un message électronique ou répondre à un questionnaire en ligne lorsqu'il s'agit de dialoguer avec l'administration ou une entreprise privée qui offre tel ou tel service.
La réduction de la fracture numérique est un enjeu majeur : la France ne pourra pas être une grande nation numérique si elle laisse sur le bord du chemin toute une partie de sa population. C'est donc un pilier important de l'action que nous voulons mener. Je l'ai dit tout à l'heure, nous entendons réactualiser la stratégie nationale pour un numérique inclusif, en fixant un cap pluriannuel d'organisation et de financement ; en valorisant la filière métiers de la médiation numérique, avec un objectif de 20 000 aidants numériques à la fin du quinquennat ; en instituant une gouvernance qui intègre toutes les parties prenantes à l'échelle départementale – c'est en tout cas à cette échelle que nous l'envisageons actuellement.