Je voudrais évoquer la relation existant entre le client et les différents opérateurs qui interviennent en France. Contracter un abonnement avec un opérateur, ce n'est pas trop compliqué ; mais le modifier… c'est la croix et la bannière ! Je prends l'exemple d'un couple : monsieur décède, madame veut modifier le nom de l'abonné ou supprimer l'abonnement téléphonique de monsieur ; au bout de trois mois, ce n'est toujours pas fait ! Et il s'agit d'un opérateur bien connu. De même, lorsqu'une ligne est détériorée, impossible de se faire comprendre et d'obtenir une intervention. Dans ma circonscription, une entreprise de travaux publics a dû attendre un mois et demi avant que l'opérateur procède à la réparation. C'est incompréhensible ! Il est inadmissible, en 2022, qu'une entreprise ne puisse pas être jointe par ses clients.
J'en viens au déploiement de la fibre optique. Il y a cinquante ans, la France a déployé son réseau de cuivre de manière consciencieuse et méticuleuse sur tout le territoire, y compris dans les hameaux les plus reculés. En 2022, notamment dans les zones rurales, le déploiement de la fibre est réalisé par des entreprises parfois peu connues – des sous-traitants de sous-traitants de sous-traitants. Le travail est bâclé : des fibres mal fixées aux poteaux tomberont au premier coup de vent ; dans des maisons ou des appartements, les murs, portes et fenêtres sont purement et simplement massacrés. Il n'y a plus de conscience professionnelle. Que peuvent faire le Gouvernement et l'ARCEP ?
Quel monde construisons-nous ? Alors que la fibre devrait rapprocher les populations, elle les éloigne. Pis, elle les désespère quant à la capacité des opérateurs et de la puissance publique à agir.