L'attention du monde se concentre aujourd'hui sur la guerre et sur les crises géopolitiques, climatique, économique. C'est bien normal. Mais une menace plus subreptice, plus souterraine, n'a cessé de croître ces dernières années : la menace cyber. D'après les évaluations de PricewaterhouseCoopers, du Forum de Davos ou encore de France Assureurs, c'est désormais le risque numéro un. Les cyberattaques sont une activité très lucrative menée par des organisations criminelles extrêmement organisées, devenues pour certaines de véritables entreprises commerciales de la rançon. Ces attaques continueront à se multiplier.
En 2021, plus d'une entreprise française sur deux a subi au moins une cyberattaque. Selon une étude réalisée en Occitanie, 60 % des PME attaquées déposent le bilan. Les hôpitaux sont également des cibles tantôt privilégiées, tantôt d'opportunité pour les cybercriminels, avec au moins une attaque hebdomadaire en 2021. Ces attaques mettent parfois directement en danger la vie des patients – vous l'avez rappelé, Monsieur le ministre délégué, en évoquant le rançongiciel qui a récemment frappé l'hôpital de Corbeil-Essonnes. Il nous faut réévaluer le risque cyber à son juste niveau et lutter résolument contre ce fléau.
Plusieurs initiatives ont été prises et vont dans le bon sens. Je pense bien sûr aux moyens alloués pour renforcer notre résilience : 1 milliard d'euros débloqués l'an dernier – c'est du jamais-vu ! – pour faire émerger des champions français de la cybersécurité et garantir la maîtrise des technologies essentielles pour notre souveraineté ; 176 millions d'euros dans le cadre du plan « France relance » pour renforcer la sécurité de nos institutions, tout en dynamisant l'écosystème français ; une enveloppe de 20 millions d'euros annoncée par le ministre de la santé qui s'ajoutera aux 25 millions d'euros déjà prévus pour accompagner les hôpitaux et empêcher que la santé de nos concitoyens ne soit prise en otage.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la manière dont sont répartis ces fonds, en particulier ceux du plan de relance ? Pouvez-vous nous exposer votre feuille de route en la matière ? Quelles sont les priorités face aux cybermenaces ? Quelles sont les ambitions quant au renforcement des moyens de lutte contre la cybercriminalité ? Quid, par exemple, du filtre anti-arnaque ?