Monsieur le ministre, pour faire un couple, il faut être deux – ce n'est pas un scoop. Nous avons tous connu un camarade qui, désespérément, voulait former un couple avec quelqu'un qui ne le voulait pas. C'est dans cette situation que nous nous retrouvons avec l'Allemagne à propos du MGCS. C'est attendrissant et probablement quelque peu naïf mais voué à l'échec : l'Allemagne ne veut pas travailler avec nous sur ce chantier. Il aura fallu six ans pour tomber d'accord sur l'objectif de ce partenariat. Ceux qui ont travaillé dans le privé savent qu'un projet qui démarre ainsi est voué à l'échec.
Bien sûr, des nations qui ont des savoir-faire complémentaires et des objectifs communs peuvent travailler ensemble, comme en témoignent les exemples d'Airbus ou Ariane. En revanche, lorsque pour des raisons politiques, on s'obstine à défendre une vision européenne et non pragmatique, l'échec est assuré. Pendant ce temps, l'Allemagne, pas si bête, poursuit le travail sur son propre char et essaie de nous tailler des croupières sur le marché international. Elle défend ses intérêts alors que nous chassons des licornes.
L'amendement tend à préparer enfin le plan B. Arrêtez de vous accrocher à des rêves, revenez à la réalité. Le MGCS ne se fera pas, nous le savons tous. Réagissons.