D'autre part, cette somme nous permet d'anticiper certaines commandes prioritaires, rendues possibles par l'économie de guerre – plusieurs orateurs l'ont souligné. C'est le cas des systèmes de munitions et de missiles : 226 millions d'euros de crédits de paiement ont ainsi permis la commande de 130 missiles Mistral, 1 300 missiles antichars, six canons Caesar. Ces commandes se font au titre de crédits de paiement de l'année 2023, tout en s'intégrant aux tableaux d'équipement de la prochaine LPM, permettant ainsi d'assurer une parfaite continuité.
Une deuxième série d'anticipations de commandes correspond aux différents contrats opérationnels votés dans le tableau du rapport annexé à la loi de programmation militaire. C'est le cas du MCO, ainsi que de grands programmes d'armement – pour un montant supplémentaire de 639 millions d'euros : citons en particulier la transformation de deux A330 en avions multirôles de transport et de ravitaillement (MRTT), la commande de huit hélicoptères NH90 pour nos forces spéciales – qui constituait l'une des grandes urgences identifiées durant la préparation de la LPM –, ou encore la commande de trente-cinq véhicules Griffon.
Ces éléments rendront la première année de programmation soutenable et efficace, quant à la masse des équipements comme pour leur cohérence – j'ai déjà eu l'occasion de le dire deux fois en commission, je n'y reviens pas. En définitive, toutes les lignes budgétaires sont en augmentation.
Un mot sur l'Ukraine, que plusieurs d'entre vous ont évoquée. Nous ne devons pas nous détourner de ce conflit, malgré la grande tentation, dans nos démocraties médiatiques, de passer rapidement d'un événement à l'autre. Le contexte stratégique requiert au contraire endurance et fiabilité dans le soutien que nous pouvons apporter.
Vous avez voté en commission un amendement visant l'ouverture de 200 millions d'euros de crédits supplémentaires pour le fonds de soutien à l'Ukraine. Sur l'amendement n° 1261 , qui reprend cette disposition, le Gouvernement lèvera le gage, afin que cette somme ne soit plus prélevée sur les dépenses actuelles.
Nous pourrons ainsi nous tourner – comme je l'ai annoncé à Kiev en présence de plusieurs d'entre vous –, vers une nouvelle stratégie d'acquisition d'équipements neufs pour l'armée ukrainienne, portée par de nouveaux plans de financement. Cela nous permettra de mieux répondre au défi d'une économie de guerre et de renforcer la fiabilité des fournitures apportées à l'Ukraine.
Je remercie les différents groupes politiques qui, avec responsabilité, voteront ces crédits pour l'année 2024, nous permettant d'inaugurer correctement la première année de notre programmation militaire.