Le troisième sujet d'importance sur lequel nous souhaitons insister concerne la préparation opérationnelle de nos forces armées.
Les crédits augmentent, me direz-vous ; soit, c'est une bonne chose – c'était absolument nécessaire. Toutefois, comment assurer l'effectivité de cette préparation opérationnelle et se conformer aux critères de l'Otan lorsque l'on manque de matériels et de personnels – ces derniers étant employés à des missions inhabituelles, liées notamment aux Jeux olympiques de 2024 ?
Sans avions sur lesquels s'entraîner, et en l'absence d'hommes et de femmes pour les piloter, vous n'aurez d'autre choix que de rester cloués au sol, quel que soit le montant des crédits alloués.
D'autres difficultés auraient mérité de plus amples développements, comme le budget des écoles militaires, revalorisé en deçà de l'inflation, alors que l'énergie et l'alimentation constituent des postes de dépense importants pour elles ; je pense également à l'externalisation perpétuelle et inquiétante des missions de soutien aux bases de défense.
Je souhaiterais néanmoins, pour finir, en revenir à l'inquiétude évoquée en introduction. Si nos armées, monsieur le ministre, sont avant tout faites de femmes et d'hommes – comme beaucoup aiment à le répéter –, il est temps de le démontrer, en adaptant notre politique de ressources humaines. Il y va du respect de vos choix doctrinaux, sur lesquels nous sommes évidemment critiques, et qui paraissent de plus en plus menacés.
S'agissant de la mission "Anciens combattants, mémoire et liens avec la nation" , les limites du budget que vous présentez sont tout aussi criantes. Nous aurions pu profiter, en effet, des moindres dépenses de l'ONACVG pour stabiliser le budget de la mission, voire l'augmenter eu égard à ce qui nous attend en 2024.
En premier lieu, la revalorisation de 1,5 % du point PMI que vous proposez est loin d'être à la hauteur des attentes des principaux concernés, particulièrement en contexte de forte inflation. Les représentants d'associations d'anciens combattants, que nous avons rencontrés en commission, ont tous exprimé cette profonde inquiétude, parfois teintée d'amertume.
À cet égard, nous espérons que notre amendement n° 3861 visant à aligner l'évolution de la valeur du point PMI sur celle du point d'indice de la fonction publique, adopté en commission la semaine dernière, recevra votre soutien.
Par ailleurs, nous dénonçons la sous-évaluation des crédits alloués, dans ce projet de loi de finances, à la vie commémorative. Nous fêterons l'an prochain le quatre-vingtième anniversaire du débarquement de Normandie. Un événement de cette ampleur requiert des crédits importants, sans que soit remis en cause le financement des autres commémorations annuelles. L'État ne peut laisser les collectivités locales assumer seules le financement des commémorations plus importantes en 2024.
Enfin, la demande de réparation, au profit des membres rapatriés des forces supplétives de statut civil de droit commun, ayant été explicitement reconnue dans le rapport annexé de la dernière LPM,…