Imaginons qu'un groupe hostile installé dans un État failli – la Libye, par exemple – tire une salve de missiles balistiques sur la France. La frappe serait évidemment sous le seuil de la dissuasion. Seule une défense sol-air plus musclée que celle dont nous disposons pourrait protéger nos populations.
Il est trop tôt pour prendre des décisions. Les événements trancheront. Mais pour hausser la garde si les menaces l'exigent, deux éléments sont essentiels.
Premièrement, nous devons être capables de remonter en puissance, c'est-à-dire de concrétiser l'entrée de notre pays dans une économie de guerre. Il faut de la volonté, des moyens, des symboles.
Deuxièmement, nous devons disposer de femmes et d'hommes prêts à servir le pays jusqu'au sacrifice suprême. Cela signifie, monsieur le ministre, que nous devons tout mettre en œuvre – et je sais que vous faites le maximum – pour promouvoir l'attractivité du métier des armes, notamment en mettant un terme à la discordance qui existe entre officiers et hauts fonctionnaires civils. Sans les hommes qui montent en ligne, les matériels les plus sophistiqués ne servent à rien.
C'est sur le fondement de ces réflexions de long terme que notre groupe votera pour ces crédits. Ce faisant, il applique la maxime d'un autre grand soldat, le général de Castelnau : « Le succès ne s'improvise pas dans l'urgence, il se prépare. Le désordre dans les doctrines entraîne le désordre dans les idées, le désordre dans les moyens, le désordre dans l'action ». Nous sommes dans l'action !