Il y a quelques mois, nous nous sommes battus pour obtenir plus de moyens, à hauteur de 1 milliard d'euros, dès les premières années de la LPM. Ce combat avait un unique objectif : garantir l'accroissement de l'activité des forces armées et de leur entraînement.
Nous avons ajouté dans la LPM par voie d'amendement que « la préparation opérationnelle progressera quantitativement dès 2024 ».
Nous avons aussi ajouté à la LPM une trajectoire précise jusqu'en 2030, avec des indicateurs dénombrant les heures d'entraînement des soldats, les jours de mer des marins et les heures de vol des aviateurs. Cette promesse a-t-elle été tenue ? Je n'ai pas le droit de vous le dire, à vous, représentants de la nation !
Mes chers collègues, 70 % du budget de l'armée de l'air et de l'espace, dont je suis le rapporteur pour avis, sont consacrés au maintien en condition opérationnelle des aéronefs, c'est-à-dire à l'amélioration de leur disponibilité. Ces dépenses, qui se chiffrent en dizaines de milliards, sont-elles efficaces ? Je n'ai pas le droit de vous le dire, à vous, représentants de la nation ! Le ministère des armées a en effet décidé d'orchestrer une opération inédite de classification de toutes les données relatives à l'activité de nos forces et à la disponibilité de nos équipements.
Deux tableaux blancs ! C'est tout ce dont nous disposons, dans le PLF pour 2024, concernant les deux enjeux majeurs pour nos armées que sont l'activité des militaires et la disponibilité de leurs équipements. Certes, en tant que rapporteur pour avis, j'ai connaissance des chiffres, mais j'ai l'interdiction de les rendre publics !