Les efforts spécifiques annoncés par le chef d'état-major de l'armée de terre, qui s'ajoutent à ceux engagés par l'ensemble du ministère et aux mesures ciblées de revalorisation indiciaire, constituent autant de priorités.
Ensuite, l'engagement opérationnel demeure soutenu, ce qui est un défi à la conciliation de la vie professionnelle et de la vie familiale des militaires et risque de réduire le temps disponible pour l'entraînement. L'année 2024 se marquera par un engagement important sur le territoire national, lié à la tenue des Jeux olympiques et paralympiques. Aussi l'armée de terre doit-elle encore poursuivre ses efforts pour atteindre les objectifs d'entraînement fixés par la loi de programmation militaire.
Enfin, vu la forte inflation et l'inscription dans la durée des efforts en faveur de l'Ukraine, je serai, comme l'année dernière, attentif à ce que le niveau d'activité des forces terrestres soit préservé en gestion ainsi que dans les prochains exercices.
Cette année, j'ai choisi de consacrer la partie thématique de mon avis budgétaire au retour d'expérience de l'exercice Orion pour les forces terrestres. Orion est la première étape d'une nouvelle génération d'exercices, qui s'apparente à un changement d'échelle de la préparation opérationnelle. Il ressort de mes travaux que le nombre de forces engagées, la durée de l'exercice, sa dimension multimilieux et multichamps ont constitué de véritables défis, que nos armées ont su relever.
L'exercice a permis de confirmer la pertinence du modèle d'armée complet. Si ce dernier manque à certains égards d'épaisseur, il constitue un socle solide pour la montée en puissance des savoir-faire en matière de combat de haute intensité.
De ce retour d'expérience, je retiens quatre axes de progression. Premièrement, il est nécessaire de renforcer l'entraînement du commandement – notamment au niveau des corps d'armée –, ainsi que la furtivité des postes de commandement (PC). Deuxièmement, nous avons eu la confirmation de besoins capacitaires en vue de produire des effets dans la profondeur : artillerie, feux dans la profondeur, défense sol-air, capacités drones, munitions téléopérées. Troisièmement, il convient d'augmenter l'épaisseur logistique des forces terrestres ; cela concerne tant le dimensionnement des services de soutien et des appuis que les stocks de munitions et de pièces de rechange, essentiels à notre rôle de nation-cadre. Quatrièmement, nous devons relever le défi de la performance et de l'interopérabilité des systèmes d'information opérationnels et de commandement.
Au-delà du signal stratégique envoyé par Orion, il importe que la France s'affirme davantage comme contribuant à la construction du pilier européen de l'Otan.