Ma question, qui s'adresse à Mme Olivia Grégoire, est un cri d'alerte, aussi fort que la situation est urgente. Elle l'est dans l'Hexagone mais aussi chez moi à La Réunion, où les très petites, petites et moyennes entreprises (TPE et PME) représentent 95 % du tissu économique et sont en souffrance.
Ce cri d'alerte a été poussé par le CSAPR, le collectif des syndicats et associations professionnels de La Réunion, et par l'ORTPE, l'organisation réunionnaise des très petites entreprises, qui représentent ces hommes et ces femmes courageux, ces carreleurs, ces boulangers, ces plombiers, ces charcutiers qui se lèvent chaque matin pour faire tourner l'économie réunionnaise. Leurs entreprises sont les premiers employeurs de l'île, mais ces hommes et ces femmes croulent sous le poids des charges sociales et n'ont plus les moyens de venir à bout des dépenses, en raison du caractère inéquitable de leur taxation. Si l'on ne fait rien, ce sont 15 000 entreprises qui risquent la fermeture ; les conséquences en seront néfastes pour l'emploi, dans un territoire où le chômage atteint déjà 18 %.
Les TPE et les PME méritent autant d'intérêt que les géants de l'économie réunionnaise. Oui, vous avez aidé Air Austral et Run Market, mais, maintenant, les TPE et les PME attendent de vous le même soutien et la même volonté pour les aider à traverser cette crise. Vous avez aidé Goliath, il faut désormais aider David ! Plus récemment, des annonces de l'Inspection générale des finances (IGF) ont été traduites dans un amendement soutenu par votre majorité, qui prévoit de supprimer des mécanismes de défiscalisation destinés aux sociétés ultramarines : c'est un nouveau coup bas porté à nos entreprises locales.
Madame la ministre déléguée, je sais pouvoir compter sur vous quand il s'agit de défendre l'économie. Échelonner voire supprimer les dettes, suspendre les poursuites le temps de permettre l'apurement du passif, réadapter le système de calcul des cotisations aux économies insulaires, maintenir le dispositif de défiscalisation : voilà les solutions que je vous demande de considérer. Êtes-vous disposée à écouter ce cri d'alarme ? Pour défendre, il faut comprendre : je vous invite à vous rendre dans nos territoires pour vous rendre compte que l'État doit apporter son soutien aux TPE et aux PME.