J'ai écouté avec attention votre très politique propos liminaire. Bienvenue sur nos territoires pour relever tous ces défis ! Permettez-moi néanmoins de vous faire remarquer qu'en faisant démarrer le mouvement de réindustrialisation en 2017, vous n'êtes pas très juste avec le ministre de l'économie de la précédente législature… Blague à part, un peu d'humilité ne ferait pas de mal. Il serait pertinent de s'inscrire dans une histoire plus longue.
Vous avez fait allusion à la paresse. Je veux dire, au nom du groupe Socialistes et apparentés, que nous croyons pour notre part tant à l'industrie qu'au travail en tant que voie individuelle vers la dignité. Si vous voulez créer un clivage sur ce point, vous n'y arriverez pas. En revanche, nous nous distinguons de vous en ce qui concerne le partage de la valeur, le pouvoir au sein de l'entreprise, la responsabilité sociale des entreprises et le commerce international.
Quels dispositifs d'accompagnement vont être mis en œuvre, notamment en direction des salariés ? Ma collègue Marie-Noëlle Battistel s'inquiète par exemple pour l'industrie du sport d'hiver. Dans d'autres secteurs aussi, comme le verre ou la chimie, la situation est très tendue. N'ajoutons pas de l'anxiété à l'anxiété. Nous avons réussi à organiser, en un demi-siècle, le départ de plusieurs millions d'agriculteurs sans créer de quart-monde ; la mutation des métiers qui a eu lieu à cette occasion est certainement l'événement du XXe siècle. Cette conversion a été réalisée grâce à l'action d'un organisme extrêmement puissant, administré par l'État et les organisations professionnelles, le Centre national pour l'aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA). Existe-t-il un dispositif aussi ambitieux pour accompagner la transition de notre industrie vers la décarbonation et vers les métiers et services de demain ?