Nous ne voulons pas de rente, mais nous ne voulons pas taxer toutes les entreprises françaises. C'est pourquoi nous soutenons la proposition de la Commission européenne. Je ne suis pas prix Nobel d'économie, mais je les lis : or, dans un entretien accordé à la revue Le Point il y a quelques jours, Jean Tirole lui-même déclare ne pas savoir définir un superprofit. Je ne vais pas faire mieux. En revanche, je sais très bien ce qu'est une rente, et les rentes énergétiques sont inacceptables. Les entreprises qui engrangent des bénéfices considérables alors qu'elles n'ont pas spécialement investi ni pris de risques doivent rendre ces profits à la collectivité pour aider les ménages et les entreprises à surmonter cette crise. Je pense en particulier aux entreprises pétrolières ou à celles du secteur de l'énergie renouvelable.
S'agissant du prix du pellet, je partage votre avis, d'autant que la question est soulevée à chacun de mes déplacements. Je suis favorable à une aide spécifique pour ceux qui ont fait ce choix judicieux du point de vue environnemental.
Vous souhaitez un modèle capitaliste plus juste : je suis bien entendu favorable au développement de l'intéressement et de la participation, à une meilleure association des salariés, mais aussi à l'instauration le plus rapidement possible d'une imposition minimale des sociétés pour mettre fin à l'optimisation et à l'évasion fiscale. J'ai pris l'initiative, la semaine dernière, de relancer ce sujet avec l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne.