Intervention de Cédric Lewandowski

Réunion du mercredi 14 septembre 2022 à 11h00
Commission des affaires économiques

Cédric Lewandowski, directeur exécutif d'EDF et directeur du parc nucléaire et thermique :

Sur la question des plannings de maintenance, une marge de progression demeure effectivement et nous y travaillons.

Pourquoi la durée des arrêts s'est-elle prolongée ? La raison est assez simple : nous devons réaliser bien plus de travaux sur l'ensemble du parc et il y aura, de toute façon, un avant et un après Fukushima, avec des réglementations qui ont évolué, en général vers un durcissement. Parallèlement, ce durcissement coïncide avec le moment où il a fallu renouveler beaucoup de nos compétences du fait de départs à la retraite massifs et, autant sur le plan quantitatif, nous avons pu renouveler ces compétences, autant le niveau d'expérience reste inférieur et il nous faudra quelques années pour retrouver un niveau identique. Pour répondre à ces difficultés, nous avons pris deux initiatives très fortes. La première a été décidée par le directeur du parc nucléaire, Étienne Dutheil, qui a lancé un grand programme intitulé Start 2025, programme participatif dans lequel les salariés se sont exprimés sur tous les points d'amélioration potentiels du niveau des compétences. Cela passe notamment par la réinternalisation de certaines compétences, l'adaptation de l'organisation au programme industriel tel qu'il existe aujourd'hui, à savoir missionner davantage d'équipes sur les arrêts et donner un peu plus d'initiatives aux sites. Parallèlement, le président d'EDF a demandé un audit qui a été réalisé par des sociétés indépendantes tout au long des six premiers mois et qui a été rendu public à la demande de la ministre. Celui-ci apporte des compléments au programme Start 2025. Tout ceci s'effectue bien sûr en étroite liaison avec l'ASN.

Je ne peux malheureusement pas répondre aux questions des conséquences du récent séisme à Bure puisque ce site ne relève pas de l'autorité d'EDF. La question sismique sur le Tricastin revêt une grande complexité et fait l'objet de travaux très nombreux, dont le principe des Séismes Majorés de Sécurité (SMS) est convenu et arrêté par l'ASN. La vallée du Rhône connaît en effet une activité sismique et le séisme du Teil survenu en 2019 nous conduit à travailler, après des scientifiques, des géologues, l'ASN et l'IRSN, sur les redéfinitions autour de ces SMS. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, tous nos réacteurs sont parfaitement conformes aux SMS, même si nous devons rester attentifs aux travaux des géologues sur le séisme du Teil.

Nous avons récemment donné notre vision des années à venir. Pour l'année 2023, nous anticipons une production de 300 à 330 TWh et, s'agissant de l'hiver 2023-2024, nous effectuerons les mêmes travaux que ceux que nous avons produits pour l'hiver à venir, c'est-à-dire que nous allons veiller à ce qu'un maximum de réacteurs soient disponibles. Pour 2024, nous anticipons une production de 315 à 345 TWh, ce qui n'est pas exceptionnel, mais résulte du phénomène de corrosion sous contrainte, dont les conséquences s'étaleront sur environ trois ans, le temps de mener les travaux et réparations nécessaires.

Concernant la préparation de nos équipes à l'arrivée de nouveaux réacteurs, le travail a débuté sur Flamanville-3 depuis bien longtemps, où environ 500 opérateurs s'entraînent sur le mode de fonctionnement des EPR. Nous bénéficions également du retour d'expérience des autres EPR d'Olkiluoto et de Taishan. Nous adjoindrons à cette préparation classique la question de l'adaptation au réchauffement climatique qui sera particulièrement cruciale à la date de mise en service de ces nouveaux EPR, entre 2030 et 2040.

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