Toute entreprise s'inscrit dans un contexte et EDF pratique une activité extrêmement régulée. Or l'État est à la fois le régulateur et actionnaire (à hauteur de 85 % environ) de l'entreprise. Le rôle du mandataire social est de défendre l'intérêt social de l'entreprise en s'inscrivant dans un contexte, ce que je fais depuis huit ans, et je défends donc évidemment les programmes, projets et opinions qui émanent de l'entreprise et dont je suis le porte-parole et le vecteur vis-à-vis de l'État sous toutes ses formes, qui exerce une influence majeure sur l'ensemble des sujets que vous avez abordés. Le contexte va probablement évoluer, dans la mesure où nous n'aurons plus d'administrateur représentant les investisseurs privés au sein du conseil d'administration, puisqu'ils auront certainement disparu au moment de la renationalisation. Ce nouveau contexte entraînera vraisemblablement un nouveau mode de fonctionnement d'EDF. L'intérêt social, par définition, s'efface devant l'intérêt général, mais mérite toutefois d'être défendu et il m'est en effet arrivé de le faire valoir alors qu'il ne coïncidait pas avec l'intérêt général, sous la forme de discussions avec l'État actionnaire et le ministère de l'économie et des finances.