Mieux, depuis dix-huit mois, vous ne nous avez pas démontré que vous étiez en mesure de constituer, autour de vos propositions et positions, une alliance plus large. C'est même le contraire : plus nous avançons dans la législature, plus vous offrez aux Français l'étalage de vos divergences.
En dépit de l'impasse politique dans laquelle vous vous trouvez, vous persistez dans les manœuvres de procédure comme si, définitivement, le fond des sujets vous intéressait peu. Pour preuve, l'examen de ce PLFSS n'a-t-il pas débuté par une motion de rejet préalable que vous-mêmes, mesdames et messieurs de La France insoumise, avez déposée, refusant ainsi que l'Assemblée nationale puisse discuter d'un budget qui, pourtant, sous-tend toutes les politiques sociales de notre pays ? Le décor était ainsi planté d'entrée de jeu.
Vous refusez le débat par principe, alors même que vous avez déposé plus de 530 amendements sur ce PLFSS. Avouez que la situation est assez paradoxale, surtout que – je le sais à titre personnel – vos amendements contiennent parfois des propositions tout à fait constructives, qui pourraient trouver une majorité. Certains d'entre eux ont d'ailleurs été votés en commission après avoir recueilli un large soutien.
Tout cela est balayé – et c'est regrettable – par des manœuvres qui n'amusent plus grand-monde, y compris au sein même de vos rangs. Eh oui ! À chaque étape de ce marathon des motions auquel vous vous accoutumez depuis plus d'un an, force est de constater que vous êtes de moins en moins nombreux à les soutenir. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : en cinq jours à peine, vous avez perdu plus de trente signataires et êtes devenus orphelins de nombre de vos alliés, chers insoumis.