Madame la Première ministre, vous avez pour la quinzième fois recouru à l'article 49, alinéa 3, de notre Constitution sur le volet recettes du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, plongeant encore davantage notre pays dans la fatigue démocratique. Faut-il rappeler que vous n'avez laissé à la représentation nationale que deux petits jours pour discuter, en séance publique, de ce texte pourtant structurant pour notre système de santé ? Quand nous l'avons rejeté en commission pour la première fois, vous auriez dû comprendre qu'il était nécessaire de le réorienter en prenant en compte nos amendements. C'était le seul moyen de relayer les préoccupations des acteurs du soin et du secteur médico-social, des partenaires sociaux et des Français !
Les Français méritent que nous parlions de santé publique, de prévention, de politique familiale et du « bien vieillir ». Nos aînés méritent que nous trouvions des solutions pour la prise en charge du grand âge et de la dépendance. Les professionnels hospitaliers méritent que nous discutions du déficit budgétaire des établissements de santé et médico-sociaux publics ou privés, ainsi que de la revalorisation intégrale des gardes et des astreintes. Les professionnels libéraux méritent qu'on les considère mieux, eux qui couvrent l'ensemble du territoire et subissent de plein fouet l'inflation. En pleine crise inflationniste, les familles méritent que l'on aborde la crise du logement et leur avenir.
Le Gouvernement se targue d'avoir repris certains de nos amendements – quelques-uns, mais secondaires.