Sylvain, médecin à Limoges : « Je viens de recevoir trois personnes qui ont passé six jours aux urgences. Dans quel état le ministre pense-t-il que je vais les récupérer ? »
Clarisse, infirmière en Île-de-France : « Nous sommes souvent amenés à faire des heures supplémentaires. Si nous partons au bout de sept heures trente de travail, on nous dit que c'est un abandon de poste car il n'y a personne pour faire la relève. Et là, nous devons négocier le temps qu'il nous faut encore rester. Nous ne pouvons plus rien prévoir. Nos proches ne peuvent jamais compter sur nous. À tout moment, on décale les plans. C'est très compliqué d'articuler la vie professionnelle et la vie personnelle. À 28 ans, il va falloir que je choisisse : est-ce que je dois sacrifier ma vie de famille ou continuer le travail que j'aime ? C'est devenu incompatible. »
Philippe, soignant dans un Ehpad de Moselle : « C'est une catastrophe. Heureusement qu'il n'y a pas de caméras dans les chambres, parce que les familles se révolteraient. […] La maltraitance des résidents et des soignants, c'est tous les jours ! » Partout sur le territoire, vous privez les soignants de la possibilité de faire leur métier, vous privez les Français d'un accès digne à la santé.